Les composés organiques volatils (COV) sont dégagés par certains meubles, peintures et autres produits de notre quotidien. Sous la forme de vapeurs, les COV comportent des produits toxiques parfois cancérigènes. Pour les éviter, il convient de les connaître et de prendre des précautions d’usage.
Sommaire
- Qu'est-ce que les composants organiques volatils (COV) ?
- COV : des polluants invisibles présents dans l'air intérieur
- Principaux composés organiques volatils
- Comment limiter la présence des COV dans l'air intérieur ?
- Quel impact des COV sur la santé humaine ?
- Quelles conséquences des COV sur l'environnement ?
- La réglementation autour des composés organiques volatils
- Pour en savoir plus
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Qu’est-ce que les composants organiques volatils (COV) ?
Les composés organiques volatils comportent un grand nombre de substances à l'état gazeux, d’origine naturelle ou chimique. Très volatils, les plus courants sont le toluène, l’acétone, le butane, l’éthanol ou encore le benzène. Ils sont émis le plus souvent par les solvants des peintures, encres et colles.
La directive européenne du 11 mars 1999, relative à la réduction des émissions de COV, définit les composés organiques volatils. Dans ce cadre réglementaire, sont considérés COV toutes les substances comportant :
- Au moins l’élément carbone et un ou plusieurs des éléments suivants : hydrogène, halogène, oxygène, soufre, phosphore, silicium et azote. Sont exclus les oxydes de carbone et les bicarbonates inorganiques.
- Une pression de vapeur d’au moins 0,01 KPa à une température de 293,15 K, ou une volatilité correspondante dans des conditions d’utilisation particulières.
COV : des polluants invisibles présents dans l'air intérieur
Les COV sont des particules qui contaminent l’air intérieur de nos logements. Il s’agit de produits chimiques invisibles à l’œil nu, émis par diverses sources. En fait, les émissions de COV proviennent des composants d’objets et produits utilisés dans notre quotidien. Voici quelques exemples :
- Meubles en aggloméré, par les colles employées lors de leur fabrication.
- Revêtements muraux, par les composants des tissus et des adhésifs utilisés lors de la pose.
- Revêtements de sol et plafonds, par les produits utilisés lors du pressage des panneaux.
- Peintures, par la présence de solvants polluants dans leur composition.
- Produits d’entretien, par des substances volatiles dégagées lors de leur utilisation.
Principaux composés organiques volatils
Les COV sont employés dans un grand nombre de produits en tant que solvants, disperseurs, dégraissants et nettoyants. Ils sont présents dans plusieurs secteurs d’activité, recensés par le CITEPA (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique). On les retrouve dans les environnements industriels, les ateliers mécaniques, le soudage, l’automobile, le bâtiment, la chimie… et dans nos logements !
Comme indiqué précédemment, les COV présentent au moins un élément carbone combiné à d’autres. Voici une liste des substances les plus courantes obtenues par ces combinaisons :
- Formaldéhyde, cette substance est retrouvée dans les colles de panneaux et meubles notamment.
- Benzène, présent dans les solvants de certaines peintures et encres. Il est aussi dégagé lors de la combustion de chauffages à pétrole, gaz ou bois.
- Dichlorométhane, substance couramment retrouvée dans des aérosols mais aussi dans les peintures, vernis, laques, adhésifs.
- Xylène et toluène, utilisés dans les insecticides et en tant que solvants d’encres, colles, cires, peintures, vernis, lasures.
- Ethanol, il se trouve dans la composition de nombreux parfums, produits cosmétiques ou encore sous la forme d’alcool sanitaire et ménager.
A noter que toutes ces substances entraînent des risques allergènes. Le formaldéhyde, le benzène et le dichlorométhane présentent de surcroît des risques cancérigènes.
Comment limiter la présence des COV dans l’air intérieur ?
Il est quasiment impossible de se débarrasser totalement des COV, tellement ils sont répandus. En effet, ils sont présents dans un grand nombre de produits, objets décoratifs, jouets, revêtements et meubles de la maison. Ils sont aussi dégagés par la fumée des cigarettes, les émanations de chauffages d’appoint, les désodorisants ambiants, etc.
Cependant, il est possible de les réduire à des niveaux très faibles. Pour cela, nous vous conseillons de mener plusieurs actions simples :
- Préférer les peintures, produits ménagers, meubles et panneaux ayant la mention « sans COV » ou « sans formaldéhyde » Bien qu’ils n’en soient totalement exempts, leur présence est très limitée et leur émissivité très faible.
- Limiter l’utilisation de produits ménagers à base de composants chimiques. Privilégier les produits d’origine naturelle.
- Aérer régulièrement les pièces avant, pendant et après le montage de panneaux et de mobilier neuf.
- Ouvrir les fenêtres pendant l’application de peintures, vernis, lasures, etc. L’émissivité est plus forte pendant les premières heures de contact du produit avec l’air.
- Choisir les peintures, vernis, lasures, colles et autres produits classés A+ dans l’émission de l’air intérieur. Cela correspond au niveau d’émission de COV le plus faible.
- Opter pour les produits aux labels écologiques : GOTS et Oeko-tex pour le textile. Ecocert, Ecolabel, NF environnement, pour la peinture, les colles, les meubles et autres produits.
- Éviter de fumer à l’intérieur du logement.
- Laisser une fenêtre entrouverte lors de l’utilisation d’un poêle à gaz ou à pétrole.
- Préférer les cheminées à foyer fermé.
Quel impact des COV sur la santé humaine ?
Les émissions de COV contribuent à la production d’ozone dans l’air intérieur que nous respirons. Les effets provoqués par ce gaz varient selon le volume d’air inhalé et la durée d’exposition. Les manifestations sont nombreuses et diffèrent selon les individus. Voici quelques exemples :
- allergies ;
- irritation de la gorge ;
- toux ;
- nez qui coule ;
- essoufflement ;
- irritation des yeux ;
- gêne respiratoire.
Outre ces affections courantes, d’autres bien plus graves peuvent survenir au contact prolongé avec les COV. Certaines substances sont en effet classées cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). Leur utilisation est réglementée en milieu professionnel par le Code du travail (R.4412-59 et suivants).
L’employeur doit en tenir compte et suivre les dispositions réglementaires en matière de protection face aux COV. Il doit également limiter l’exposition à ces matières dangereuses ou encore les substituer selon les cas.
Au niveau domestique, les risques sont tout aussi présents. La vigilance dans l’environnement privé tend à se relâcher, alors que certains produits sont toxiques. D’où la nécessité de prendre connaissance de la fiche technique du fabricant. Et de suivre attentivement les instructions d’utilisation du produit.
A noter que des fiches éditées par l’INRS sur la toxicologie des produits et les données de sécurité sont disponibles sur internet.
Quelles conséquences des COV sur l’environnement ?
Les COV sont des polluants à forte rémanence. De ce fait, ils polluent durablement l’environnement. De plus, ils génèrent des odeurs désagréables, accentuant la pollution olfactive des villes et des campagnes.
Les composés organiques volatils sont des précurseurs de l’ozone. De ce fait, ils dégradent les équilibres chimiques de l’atmosphère. Cela entraîne l’affaiblissement des végétaux, les rendant plus vulnérables aux maladies et aux parasites.
Pour finir, les COV viennent s’accumuler dans la couche d’ozone troposphérique, ayant pour conséquence principale, l’aggravation de l’effet de serre. Les réactions chimiques opérées par ces substances volatiles contribuent donc au réchauffement climatique.
La réglementation autour des composés organiques volatils
Plusieurs réglementations encadrent la production, la composition et l’utilisation des composés organiques volatils. Ces différents cadres réglementaires interviennent au niveau international, européen et national.
Réglementation internationale
Deux accords internationaux fixent le cadre réglementaire relatif aux polluants atmosphériques :
- Le protocole de Genève sur la pollution atmosphérique transformée à longue distance (1991).
- Le protocole de Göteborg sur la réduction de l’acidification, l’eutrophisation et l’ozone troposphérique (1999).
Le protocole de Genève régule et limite la prolifération de produits nocifs pour l’atmosphère. Ce qui inclut les composés organiques volatils émis par les produits à usage domestique et industriel.
Quant au protocole de Göteborg, il encadre l’utilisation des polluants de la basse atmosphère (COV et NOx). Il régule aussi le recours à des produits néfastes pour les cours d’eau (dioxydes de soufre, ammoniac, oxyde d’azote).
Cadre réglementaire européen
Le droit européen impose des mesures contraignantes aux installations industrielles potentiellement polluantes. Des limites doivent être respectées en matière de pollution atmosphérique et de risques sanitaires pour la population.
La directive 1996/61/CE constitue un arsenal juridique contre les gros pollueurs. Entre autres mesures, elle répertorie et impose aux industriels l'utilisation des meilleures techniques disponibles en matière de limitation de la contamination industrielle.
Celle-ci et d’autres directives européennes complémentaires successives, ont été transposées en droit français sous la forme d’arrêtés et d’ordonnances.
La réglementation au niveau national
En France, l’arrêté ministériel du 2 février 1998 est la référence juridique en matière de limitation des émissions de COV. D’autres actes administratifs se sont ensuite succédé pour transposer les directives européennes successives.
Cet ensemble de normes impose des valeurs limites d’émission des polluants. Un plan de gestion des solvants fait également partie des mesures mises en place. Pour finir, un schéma de maîtrise des émissions non obligatoire permet de réduire la pollution de manière significative.
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